Le bien-être au travail a été au coeur de bon nombre de discours depuis la crise sanitaire. Des chartes RSE naissent tous les jours et apparaissent dans la stratégie de communication des entreprises. A cela s’est ajouté, au sein même des TPE et PME, des politiques de flexibilités. Les salariés doivent pouvoir mieux concilier vie professionnelle et personnelle. Au sein de ces avantages on retrouve des horaires de travail flexibles, du télétravail, ou encore des congés parentaux étendus.
Si certes, c’est un élément marketing intéressant, il n’en souligne pas moins l’évolution et la remise en question de l’épanouissement salarial.
Quand le bien-être au travail rime avec marketing

En effet, les entreprises ont compris que des salariés épanouis, en bonne santé sont plus productifs et fidèles.
Si l’on se tourne vers les chiffres, la plupart des études évaluent à 11 % les gains de productivité d’un collaborateur satisfait. A contrario, le climat français n’est pas joyeux ! On note 87% de collaborateurs non engagés au travail et 36% des Français ayant déjà fait un burn-out.
Bien que ces chiffres sont toujours une estimation, ils reflètent également un état, général ou non.
Afin que les cerveaux puissent assimiler bien-être et travail, les entreprises ont suivi le pas de Google. On voit apparaître des chief of happiness officers dans le paysage. Il y a l’implantation également des baby-foot, des consoles de jeu vidéo dans l’open space, des massages…
Mais c’est là où il faut faire attention avec les alibis. Les employés ont avant tout besoin d’une considération, d’une reconnaissance et d’une organisation adaptée. Pas forcément d’une salle de jeux. L’intérêt d’un baby foot est moins certain quand on a pas le temps d’y jouer.
Les initiatives du bien-être au travail mises en place
Si la salle de jeux n’est pas une action conseillée, il y a des améliorations envisageables pour le confort.
Certaines entreprises ont misé sur des espaces de travail agréables et confortables pour leurs salariés. Les bureaux sont équipés de mobilier ergonomique. Les locaux sont décorés de manière à favoriser la détente et la convivialité. Les espaces de pause sont également aménagés pour permettre aux salariés de se reposer et de se ressourcer. Chez Basta, Mélody et Ophélie prennent d’assaut les fatboys.
Certaines entreprises se sont dirigées du côté des programmes de santé pour leurs salariés. Ces programmes comprennent des séances de sport, des séances de relaxation, des séances de méditation ou coaching. Ces activités s’organisent au sein de l’entreprise ou lieux à proximité pour permettre aux salariés de se détendre. Que ce soit pendant leur pause déjeuner ou après le travail. C’est une initiative très intéressante. Elle facilite l’accès au sport (coût) et dirige le salarié à sortir de la sédentarité. On mise sur l’entretien du corps contre (entre autres) les problèmes cardio-vasculaires.
L’importance de la nutrition pour la santé et le bien-être au travail des salariés a aussi fait l’objet d’adaptation. Pour les restaurants au sein des entreprises, ils proposent des menus équilibrés et variés, adaptés aux différents régimes alimentaires. Certaines entreprises ont même mis en place des jardins potagers pour permettre aux salariés de cultiver des fruits et légumes frais. Ils peuvent les consommer et les partager autour de repas réconfortants. Le fait de jardiner et d’être en contact avec la terre apportent de réelles dimensions thérapeutiques. Certains abordent la notion d’horthithérapie.
Focus sur la conciliation du management français et du bien-être au travail
Il est possible de concilier le management à la française et le bien-être au travail. Mais cela nécessite une réelle prise de conscience et évolution des pratiques managériales.
Traditionnellement, le management à la française se caractérise par une hiérarchie forte et une culture de l’entreprise centrée sur la performance économique.
Cependant, les entreprises françaises prennent conscience de l’importance du bien-être au travail pour la santé et la productivité de leurs employés. Ce bien-être se répercute sur le quotient “attractivité” des nouveaux talents. Pour autant, les pratiques managériales françaises impliquent parfois l’utilisation des leviers de peur et d’omission afin de se faire respecter. Et cela va totalement à l’encontre de l’épanouissement salarial et plutôt provoquer du stress, de l’anxiété.
Pour concilier les deux, les entreprises doivent apprendre à allier respect et flexibilité. Si la communication est un facteur clé d’une relation de couple, elle l’est tout autant d’un point de vue salarié et employeur. La possibilité d’avoir une communication ouverte et une collaboration va privilégier le sentiment de reconnaissance de son travail et de son rôle au sein de l’équipe. Tout ce schéma va se répercuter sur la fidélité de cet employé face à l’entreprise mais également son manager.
L’encouragement de l’autonomie et la prise de décision des employés va permettre d’aider à connaître sa place et donc se développer professionnellement pour une meilleure productivité. Cet engagement se reflète notamment par la demande et le suivi de formations afin d’être un meilleur élément pour l’entreprise.
Dans les faits, le management est surtout en fonction du temps, des moyens et du rapport d’être humain à être humain.
La conciliation du management à la française et du bien-être au travail repose avant tout sur une culture d’entreprise qui valorise l’engagement, la collaboration et l’innovation, tout en reconnaissant la nécessité de soutenir la santé et le bien-être de ses employés.
Le concept de QVT (Qualité de Vie au Travail)

La QVT (Qualité de Vie au Travail) est un concept qui vise à améliorer les conditions de travail des employés. L’objectif premier est d’améliorer leur bien-être et ainsi leur performance. La QVT est un sujet qui est nettement ressorti après la crise sanitaire.
L’objectif est d’attirer et de retenir les talents grâce à différentes méthodes pour l’entreprise. Il peut être question :
- accroître la motivation et l’engagement des employés
- réduire l’absentéisme et les accidents du travail
- améliorer la productivité et la rentabilité.
L’Accord National Interprofessionel de 2013 défini la QVT comme « un sentiment vécu collectivement et individuellement ». Celle-ci serait liée selon l’ANI à trois déterminants :
- les possibilités de s’exprimer et d’agir sur son travail
- le contenu et le sens du travail
- les conditions du travail (environnement physique, organisationnel et relationnel)
Ces facteurs sont issus du bon sens, surtout quand on sait que l’on passe en moyenne plus de 11 ans au travail dans notre vie.